La tyrannie d’algorithmes ayant pignon sur rue

Gossart C.
Terminal
Le 24 février dernier, la Commission européenne lançait la première phase d’une consultation des partenaires sociaux relative aux conditions dans lesquelles s’exerce le travail de plateforme1. Le 11 mars, gouvernement et partenaires sociaux espagnols s’entendaient pour introduire dans le code du travail une « présomption de salariat » pour les livreurs à domicile de repas2. Quant à la France, le 27 mai son Sénat rejetait une proposition de loi visant à « lutter contre l’indépendance fictive en permettant des requalifications en salarié par action de groupe et en contrôlant la place de l’algorithme dans les relations contractuelles »3. Des initiatives législatives se multiplient à travers le monde pour contrôler un secteur en plein essor, mais qui ne prend guère soin des livreurs et chauffeurs. Elles font suite à de nombreuses mobilisations de ces « investisseurs en travail »4, dont certains perdent leur vie à la gagner. En effet, par l’entremise d’algorithmes tyranniques5, certains dirigeants de plateformes préfèrent « sous-traiter non seulement les risques qu’ils génèrent mais aussi les responsabilités qui les accompagnent »6.
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DOI: 
https://doi.org/10.4000/terminal.7728